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L'hermitage du pont de la Cité

Aujourd’hui, vous traversez le pont de la Cité. Avant sa construction achevée en 1833, se dressait plus en amont un autre édifice qui en fit voir de toutes les couleurs à la municipalité de Périgueux pour son entretien et sa rénovation, y compris lorsqu’une crue emporta trois de ses neuf arches en mars 1783.
D’où son nom de pont Cassé dont le bord de rivière fut au début du XXe siècle le «Chamiers-Plage» de l’époque.


La chapelleL'hermitage et l'ancien pont de la Cité

C’est à l’actuelle avenue Franklin Roosevelt qu’on trouvait au bout de ce pont un ermitage. L’ermite qui vivait là avait probablement pour tâche, comme celui du Toulon, de «porter aide et assistance aux voyageurs en détresse à une époque où la circulation sur les chemins et la traversée des rivières présentaient les plus grands dangers» expliquait Charles Durand en 1916 dans le bulletin de la SHAP (Société Historique et Archéologique du Périgord).
D’autres obligations étaient imposées aux ermites comme se promener dans les rues à la pointe du jour chaque lundi matin pour crier : «éveille-toi peuple qui dors, réveille-toi et pense à la mort». Charmant réveil-matin, non ?
Le bâtiment qui subsiste aujourd’hui (propriété privée) est sans doute celui qui servit de chapelle à l’ermitage.
La niche que l’on voit au-dessus de la porte d’entrée contenait probablement la statue d’un saint. La route qui monte le long du bâtiment à droite était l’ancienne route de Bordeaux.
 

Des lépreux persécutés

Une bien triste histoire s’y déroula le Jeudi-Saint de l’an 1320. Des lépreux furent arrêtés et internés en différents endroits de la ville de Périgueux, dont à l’ermitage du pont de la Cité.
Après enquête et avis du roi, interrogatoire et désinfection par enfumage furent au programme. Non sans les avoir fait boire pour « soutenir leur force» !
Ceux qui échappèrent à l’asphyxie furent ensuite à nouveau interrogés avant d’être brûlés vifs pour les hommes et emmurées vivantes pour les femmes ! Une méthode aussi injuste et radicale que barbare.

 
Source : Jean-Claude Carrère, "Chamiers, Histoire et histoires" aux Éditions Fanlac, 1988
 
 
 
 

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